Youp’la boum !

Ah le youpala…
Autrement appelé par mes soins « engin de torture à destination du jeune enfant »  (ou plus communément « trotteur »).
Pour ceux qui ne sauraient pas de quoi je parle, en voici une illustration :

youpala

 

Pour les autres qui ne verraient pas l’image, voici une description au plus proche de la réalité du dit « youpala ».
« Engin à roulette doté d’une sorte de culotte dans lequel on peut y déposer son enfant qui ne marche pas de façon autonome. »

Le but de cet article n’est en aucun cas de culpabiliser les parents qui utilisent ou auraient utilisé par le passé ce dit « youpala » mais plutôt de faire de la prévention.

Nous aborderons donc ici tous les effets néfastes que peut engendrer l’utilisation de cet engin.
Nous ne parlerons pas des effets positifs, de l’intérêt pour l’enfant… car… il n’y en a tout simplement aucun ! 

Dangerosité :

Soulignons-le, le youpala est responsable d’un très grand nombre de traumas crâniens chez le jeune enfant.
Cet engin est destiné à des enfants qui ne marchent pas. Bien souvent les adultes n’ont pas encore adapté leur habitation pour un enfant qui marche et peut donc accéder à des choses dangereuses. Il n’est pas rare (loin de là !), qu’un enfant se blesse ; non pas directement à cause du youpala, mais à cause de ce que cet engin lui permet d’atteindre.  (poignée de casserole, fil de bouilloire, bibelots dangereux…)
De plus, malgré le fait qu’on nous vende cet engin comme étant quelque chose de stable et adapté, ce n’est pas le cas. Il m’a été rapporté de nombreux cas de chutes graves, voire très graves (dans la cheminée, (oui oui !!! ) dans les escaliers, renversement de l’engin…). En effet, le youpala peut se déplacer à très grande vitesse, vitesse que l’enfant ne pourra pas toujours maîtriser.

Au niveau moteur :

L’utilisation du youpala a une incidence néfaste sur le développement musculaire et osseux du jeune enfant : jambes arquées, marche sur la pointe des pieds… Bien entendu, certains enfants s’en sortiront très bien, sans séquelle de ce type, mais le simple fait que l’utilisation du youpala puisse provoquer de telles malformations devrait convaincre quiconque de ne pas l’utiliser.

L’équilibre :

L’équilibre est complètement faussé.
En effet l’enfant apprend à marcher ASSIS… marcher ASSIS ?… C’est étrange vous ne trouvez pas ?
Imaginez-vous sur une chaise de bureau, en train de vous amuser à avancer à l’aide de vos jambes. Il est vrai que ça peut avoir un côté assez fun… Je l’admets volontiers.. Imaginez-vous maintenant en train d’effectuer le même mouvement sans chaise sous votre postérieur… On imagine aisément que l’équilibre nécessaire pour la marche n’est pas le même !
Lorsque l’enfant se déplace dans l’engin en question, il pousse sur ses jambes. Une marche autonome nécessite l’inverse : ancrer le poids de son corps dans le sol. Il m’arrive régulièrement de devoir rééduquer ce défaut d’équilibre chez des enfants ayant été mis dans un youpala plus petit.

Les réflexes :

Afin d’éviter de tomber la tête la première lorsqu’il bascule en avant, chaque enfant doit avoir le « réflexe du parachute ». Ce réflexe consiste à mettre ses bras devant soi pour amortir une chute vers l’avant.
L’utilisation du youpala ne met pas en pratique ce réflexe indispensable. Les enfants qui ont été en youpala peuvent alors tomber en avant la tête la première, sans protéger leur visage de façon réflexe en mettant leurs mains au sol… Je suppose que sans schéma, vous pouvez aisément imaginer les difficultés que cela peut engendrer…

Le schéma corporel :

Lorsqu’on met un enfant dans un youpala, il est à un âge où il est en pleine construction de son schéma corporel. L’enfant qui butte dans un objet reçoit comme message « j’ai buté » dans un objet. Il intègre alors les limites du youpala comme étant les limites de son propre corps. Limites bien évidemment erronées…
Cela peut paraître complètement délirant c’est vrai… mais j’ai déjà vu des enfants ne pouvant pas passer une porte autrement que de profil, comme un crabe, ou plutôt « comme ils auraient dû le faire en youpala ». J’ai déjà été dans une situation complexe avec un enfant qui ne pouvait pas enjamber un objet… en effet, avec un youpala, on contourne, mais on ne passe pas « au-dessus de…».
Ces limites sont intégrées, mais erronées il y a alors la nécessité de faire un travail de réappropriation de son corps propre…

Certains intègrent également que pour s’arrêter, il faut foncer dans un obstacle. En effet, il est très dur de freiner ou de s’arrêter autrement dans ce type d’engin qui peut se déplacer à une vitesse folle… (comme dit précédemment)…

L’autonomie :

On me parle souvent de l’intérêt pour l’enfant qui, dans l’engin, est autonome. Ceci est une hérésie. En effet, à partir du moment où l’enfant est dépendant de l’adulte pour rentrer et surtout sortir de cet engin, on ne peut PAS parler d’autonomie.

Les points positifs :

Aucun…

 

Notons que le youpala est interdit dans d’autres pays (comme le Canada par exemple).
Autrement dit, la France est en retard sur ce sujet (comme sur bien d’autres, mais là, c’est un autre débat.)

Bien entendu, tous les enfants qui ont été en youpala n’auront pas forcément de séquelles.
Lorsque je me questionne sur le bien-fondé de l’utilisation de cet engin, je me pose la question suivante : Quel est l’intérêt pour l’enfant ?
En l’occurrence le youpala ne présente, à mon sens, aucun intérêt. Alors pourquoi lui proposer ?

Un jour j’ai demandé à une mère quel était, pour elle, l’intérêt pour le développement de son enfant. Sa réponse a été la suivante : « Quand je le mets dedans, il rigole beaucoup, il passe du bon temps ».
Certes. Mais ce n’est pas un argument que je peux entendre…
Un enfant s’éclaterait sans doute beaucoup avec un couteau ou un briquet mais ça ne viendrait à l’esprit de personne de lui en donner un avec pour seul argument « ça l’amuse ». « Amuser un enfant » n’est pas un argument suffisant.
Votre enfant s’amusera tout autant au sol, à découvrir son corps, ses appuis, à faire tous types d’expériences corporelles et sensorielles nécessaires à son bon développement.

Pour tout vous dire, lorsque je suis sur les brocantes et que je vois tous ces youpalas en vente j’ai deux envies :
* tous les acheter pour les brûler (prévention)
* donner ma carte au brocanteur « au cas où » (encore de la prévention…)

Rappelons-le quand même : sauf cas exceptionnel (handicap avéré), depuis la nuit des temps, l’homme est génétiquement programmé pour se redresser et marcher. Alors pas de panique !!

Chaque chose en son temps, laissez votre enfant profiter de chaque étape de son développement !
Il marchera bien suffisamment au cours de sa vie.

 

 

© Journal d’une psychomot’

 

affiche youpala 4

8 commentaires

  1. Il est interdit au canada? Au quebec il y en a … Et le vrai problème c’est les parents qui continu d utiliser cet objet alors que l enfant est bien en âge de marcher ce qui fait qu’avec la contrainte de poids et positionnement normal en moins cela empêche (plus ou moins réversible) l angle entre le col fémoral et le fut fémoral de se réduire… Déformation pouvant entraîner dans un premier des luxation de hanche ou plus tard des jambes arcquees et pb de genoux.. Bref. Cet objet à un interret bon sur que je vais pas développer mais qui reste limité ( temps d utilisation court, et en tous cas pas du tout prévu pour laisser l’enfant sans surveillance )

    • Interdit au Canada ne veut pas dire que personne n’en n’ait. Tu ne trouveras pas de youpala dans les garderies ni dans les magasins de jouets. Mais les gens ne comprennent pas bien pourquoi c’est interdit, ils les achètent donc sur internet.

  2. Franchement très drôle et tellement vrai!

    Pour ma part j’ai en effet toujours trouvé que c’était une hérésie, pour un certain nombres de points évoqués dans l’article et qui me semblent évidents même si je ne suis pas psychomot.
    Je n’ai d’ailleurs pas compris certaines de mes amies qui n’avaient pas la même réflexion… Et qui pour la plupart, pour être tout à fait honnête, y avaient trouvé un double avantage : occuper l’enfant sans avoir à s’en occuper à proprement parler. Ce qui en soit est déjà très dangereux. Mais qui étaient en plus persuadées qu’elles aidaient leur enfant dans l’apprentissage de la marche.

    Alors je dis ouiiii et bravo à cette démarche d’information sur les réels danger du youplala. Ne faudrait il d’ailleurs pas que cela remonte plus haut et fasse plus de bruit?

  3. Pingback :Youp’la boum ! |

  4. Je ne suis qu’orthophoniste et vais parler en tant que mère aussi. Je n’ai jamais eu de youpala à la maison car c’est surtout la dangerosité qui me freinait. Mes enfants ont pourtant couru après le chat, se sont déplacés bien avant de marcher, tout simplement avec le 4 pattes qui n’est pas dangereux, pour autant qu’on sécurise l’appartement et est une étape importante pour le développement psychomoteur. Cela leur a suffi pour faire des découvertes « autonomes » ;)

  5. On ne peut qu’être d’accord sur le fait qu’un trotteur n’enseigne pas la marche. Si confusion à « corriger » dans la tête de certains parents il y a, c’est certainement la seule. Mais existe-t-il vraiment des parents qui pensent sincèrement que ce sont les objets qui apprennent la marche aux enfants ?

    Parce que sur les autres arguments, je suis plus que circonspect.
    – Dangerosité : OK, toutes les maisons ne sont pas baby-proof. Mais qu’un enfant se prenne la bouilloire sur le crâne parce qu’il l’a attrapée de son youpala, ou parce qu’il l’a attrapée en se cramponnant au placard ne change pas grand chose. Ces engins sont aux normes de sécurité, ils peuvent se retourner comme une chaise haute peut tomber, et la question de savoir si la cheminée et les escaliers sont accessibles ne change rien que l’enfant soit en trotteur ou à 4 pattes.
    – Développement moteur : si à la rigueur les enfants passaient leurs journées ficelés dans leur trotteur, pourquoi pas… mais s’ils passaient leur journée sur une chaise haute, dans une gigoteuse ou sur un porteur, ça reviendrait au même. Ce n’est pas le Youpala qu’il faut incriminer, c’est le discernement. A vous lire, vous menacez les familles d’avoir des enfants malformés et sous développés à partir du moment où ils rentrent dans un trotteur, il faut peut-être raison garder.
    – Equilibre : vous partez du principe que les enfants qui ont un trotteur n’apprennent à marcher que grâce à leur trotteur, n’auront jamais accès au sol pour pouvoir se redresser par eux-mêmes, et n’auront jamais un papa ou une maman à leurs côtés pour les y encourager. De même, restons raisonnables.
    – Les réflexes : si le fait de monter sur un trotteur cause la disparition des réflexes, que dire des lits, des chaises, des porteurs, des vélos, des poussettes… La causalité que vous invoquez est arbitraire, vous argumentez à charge.
    – Le schéma corporel : vous avancez que les enfants qui ont un youpala vont développer un schéma corporel « d’enfant en youpala » et point (sous entendu parce qu’ils ne vont jamais marcher). Moi, quand je suis à vélo, je contourne, je ne saute pas et je ne rentre pas dans les ascenseurs étroits. Mais quand je suis à pied, oui. Parce que mon schéma corporel conçoit à la fois mon corps et ses accessoires. Pourquoi un enfant qui a un trotteur serait empêché de construire son schéma corporel en dehors des moments où il est sur son trotteur ? Vous généralisez quelques cas particuliers, de la même façon qu’on pourrait menacer les parents qui laissent leur enfant regarder un dessin animé de créer des dysphasiques.
    – l’autonomie : c’est un fait, avec un trotteur, un enfant de 6-12 mois peut se déplacer plus loin et plus rapidement et faire des expériences qu’il n’aurait pas faites s’il s’était cantonné à son tapis. Votre argument « de toutes façons on doit les porter pour les mettre dedans » est orienté : oui, savez-vous, à cet âge les enfants sont largement dépendants des adultes pour TOUS les aspects de leur vie, se lever, se coucher, se laver, aller sur leur tapis d’éveil, manger, aller d’une pièce à une autre, aller sur sa chaise… Et ? On ne doit pas laisser les enfants essayer de manger par eux-même sur leur chaise haute sous prétexte qu’ils n’ont pas réussi à s’y installer par eux-mêmes ?

    Pour les points positifs, c’est vrai, de nombreux parents ont un youpala parce que dedans, leurs enfants s’amusent. Votre argument « avec un couteau aussi ils s’amuseraient » est de mauvaise foi car vous partez du principe que rien ne justifie les trotteurs.

    Entendons-nous bien, je ne suis pas vendeur en trotteurs, je ne suis qu’un modeste psy développementaliste. Mais je ne saisis pas, dans vos arguments, la raison qui vous pousse à vouloir interdire les trotteurs.
    Oui, on peut recommander aux parents d’être vigilants et de ne pas en abuser, leur rappeler que ce n’est pas grâce à ça que les enfants vont marcher mais parce qu’ils auront envie de se mettre debout après avoir expérimenté longuement leur corps et le sol, leur redire que leur enfant a besoin d’eux et de temps mais pas de machines.
    Mais à quoi bon jouer sur la culpabilisation et invoquer des prétextes mal fondés pour leur faire peur, et à quoi bon promouvoir une vision manichéenne du « tout youpala » VS « interdits les youpala » ?
    Quel problème de fond y a-t-il à ce qu’un enfant fasse 20 minutes de youpala en courant après son père, puis le chat, puis en allant voir ce que fait sa mère à l’autre bout de la maison, avant d’en redescendre pour jouer avec ses balles, ses pieds et sa poupée et aller au parc en poussette ? Si ça reste raisonnable, choisi par les parents, et que ça n’empêche pas d’autres expériences importantes…

    • Nicolas,

      Je trouve vos remarques intéressantes mais ne sont-elles pas à leur tour à charge?
      Je me pose réellement la question tant vous semblez réactif dans vos commentaires divers!
      Ma 1ere question est: qu’est-ce qu’un « psy developpementaliste » ?? Je n’ai jamais entendu parler de ce terme personnellement. J’aurai pu chercher sur le net et me nourrir des réponses trouvées, mais votre vision aiguise ma curiosité!

      Je vais à mon tour donner ma vision face à vos remarques. Je précise que je suis psychomotricien, et que j’ai notamment beaucoup travaillé auprès de la toute petite enfance! Celà ne fait pas de moi un spécialiste, mais j’estime vus les retours qu’on me fait avoir une vision respectueuse du développement psychomoteur de l’enfant.

      « existe-t-il vraiment des parents qui pensent sincèrement que ce sont les objets qui apprennent la marche aux enfants ? »

      ==> oui, et je dirai même énormément! Pour avoir reçu (en CAMSP ou en libéral) beaucoup de parents de « petits trotteurs », plus de la moitié pensent le youpala comme un outil d’apprentissage de la marche. C’est édifiant (merci le lobby marketing!) je trouve !!

      « Ces engins sont aux normes de sécurité, ils peuvent se retourner comme une chaise haute peut tomber »

      ==> norme de sécurité ok, mais qu’en est-il du respect du développement physiologiquepsychomoteur ? le trotteur est responsable d’un construction sur un schème d’hyperextension et provoque rapidement une mauvaise régulation du tonus vers l’hypertonie et on le sait, le schème d’enroulement vertébral est la clé de voute pour les futures coordinnations/dissociations primordiales (entre autre).
      ==> ok, une chaise haute peut tomber, mais les études belges et québécoises (et pas que) montre la dangerosité et les accidents graves dus aux chutes de trotteurs. Par ailleurs, même si une chase haute peut tomber, elle reste un objet statique dans lequel l’enfant est disposé à tes temps bien précis (repas, petits moments de jeu à table) et très souvent quand l’adulte est à côté. Il peut effectivement gigoter, pousser sur ses jambes et potentiellement basculer en arrière, mais avouez qu’on a rarement entendu un soulèvement face à cet outil et encore moins lu d’études sérieuses sur ce point (si vous en avez, je suis preneur).
      ==> Le trotteur/youpala est lui un objet de mouvement! Dès lors, Bébé peut rencontrer des obstacles qu’il n’est pas en mesure d’anticiper de part son niveau de développement de l’espace, de ses coordinations oculomanuelles et oculopédestres (impossible pour ces dernières du fait de la tablette et du chassis) en évolution, mais non matures, et de la position en équin des pieds, grévant fortement la capacité de franchissement.

      « A vous lire, vous menacez les familles d’avoir des enfants malformés et sous développés à partir du moment où ils rentrent dans un trotteur, il faut peut-être raison garder. »

      ==> Je ne crois pas avoir lu aucune menace dans l’article initial ! Peut-être devriez-vous « raison garder » et prendre du recul au moment de prononcer des commentaires sur un blog ;-) ! Concernant les déformations pshysio, je les ai constatées à plusieurs reprises dans mes petits patients! On n’apprend pas à marcher assis il me semble, et l’impossibilité pour l’enfant de se trouver en appui sur un axe vertical peut provoquer ces modifications de croissance. Il n’a pas été question de menaces dans l’article et il est précisé que tous les enfants « trotteurs » ne sont pas soumis à ces déformations! Tout est question de dosage quelque soit le support de stimulation qu’on utilise, c’est valable pour tout! J’ajouterai que pour ma part, le trotteur n’entre pas dans une forme de stimutation! A l’âge bien souvent trop précoce auquel on place bébé dans la trotteur (par confort pour les parents et parce que ça fait du bien à l’égo de voir son petit d’homme « debout…)

      « vous partez du principe que les enfants qui ont un trotteur n’apprennent à marcher que grâce à leur trotteur, n’auront jamais accès au sol pour pouvoir se redresser par eux-mêmes, et n’auront jamais un papa ou une maman à leurs côtés pour les y encourager. De même, restons raisonnables. »

      ==> euh….relisez la partie équilibre de l’article, je ne vois pas du tout le côté extrême que vous critiquez! Hmmm… « restons raisonnables » Nicolas ;-)

      « si le fait de monter sur un trotteur cause la disparition des réflexes, que dire des lits, des chaises, des porteurs, des vélos, des poussettes… La causalité que vous invoquez est arbitraire, vous argumentez à charge. »

      ==> Bébé ne « monte » pas dans le trotteur, on l’y pose! Le trotteur ne permet pas à Bébé d’expérimenter les appuis sensorimoteurs nécessaires à « l’entrainement » de ses réflexes parachutes évoqués dans l’article! Ma pratique pro m’a amené à constater de nombreuses fois que « les enfants qui ont été en youpala peuvent alors tomber en avant la tête la première, sans protéger leur visage de façon réflexe en mettant leurs mains au sol » ! C’est impressionnant à vivre, je vous l’assure, tant pour les parents que pour le pro!! Merci une nouvelle fois de « garder raison » et de nuancer vos termes quant à une hypothétique argumentation « à charge » de l’auteur (que perso je ne perçois pas, ni les nombreuses personnes à qui j’ai partagé cet article). Coooool Nicolas ;-)

      « Le schéma corporel: … »

      ==> Je ne vois pas de « généralisation » de cas particuliers dans cette aprtie! Par contre, entendez que l’équilibre sensoritonique et la sensorimotricité de l’enfant mis en youpala trop tôt et trop longtemps va effectivement déveloper des repères spatiocorporels différents, faussés par l’appareil et donc va devoir une fois la marche acquise (« sous entendu parce qu’ils ne vont jamais marche »… c’est vous qui vous enflammez non? je n’ai pas lu ce genre de raccourci maladroit!) se réapproprier des repères nouveaux et plus en lien avec ses limites corporelles!
      ==> Petite anecdote au sujet du schéma corporel: il évolue dès le plus jeune âge sous forme d’apprentissages divers mais il est rigolo (ou intéressant si je veux rester pro) de constater que la femme enceinte vois ses repères se modifier au fur et à mesure de l’avancée de sa grossesse! et de la même manière, une fois Bébé au monde, elle va devoir se réappropier un corps moins « ballonant » (sans le gros ventre de grossesse pour rester pro!).
      Zeeen Nicolas, tout va bien!! ;-)

      « l’autonomie »

      ==> Vous mettez un enfant dès 6 mois dans un trotteur Nicolas??? Que faites vous de sa capacité à tenir son dos? Et je ne parle pas de son intégration du bassin!!
      ==> L’enfant à 6-12 mois doit expérimenter les appuis au sol, apprendre les déports de son poids, faire l’expérience de ses 2 hémicorps qui, à terme, vont se rejoindre et lui signifier l’axe corporel etc…. Il n’a donc pas « besoin » des expériences prématurées que le trotteur lui permet! Avez vous appris à courir avant de savoir marcher?

      «  »de toutes façons on doit les porter pour les mettre dedans » est orienté ».
      ==>Il me semble que c’est un fait et qu’il n’est en rien « orienté » que de dire qu’un enfant en trotteur est incapable de nombreuses choses!

      « On ne doit pas laisser les enfants essayer de manger par eux-même sur leur chaise haute sous prétexte qu’ils n’ont pas réussi à s’y installer par eux-mêmes ? »
      ==> Quel est le rapoort? que voulez vous dire par cette remarque?

      ==> Pour finir sur cette partie, je dirai que « l’autonomie » procurée par le trotteur est à mon sens artificielle et non en rapport avec les compétences de Bébé!

      « Pour les points positifs, c’est vrai, de nombreux parents ont un youpala parce que dedans, leurs enfants s’amusent. Votre argument « avec un couteau aussi ils s’amuseraient » est de mauvaise foi car vous partez du principe que rien ne justifie les trotteurs. »

      ==> Sur quels crtières objectifs peut-on se baser pour dire que les « enfant en youpala s’amusent »
      ==> Un enfant peut effectivement s’amuser avec un couteau! Ce n’est pas être de « mauvaise fois », mais juste observateur en constatant qu’il va tester la préhension, découvrir l’objet etc..
      ==> Je serai curieux de voir vos arguments pour justifier de l’utilisation du trotteur Nicolas!

      Bref, au final, Nicolas, je ne suis pas non plus un pro trotteur, vous vous en êtes douté!
      Il n’y a pas à mon sens de « culpabilisation », ni de « prétextes mal fondés » invoqués par l’auteur!
      Cet article est je pense, nourrit d’une expérience pro que je partage tous les jours et dans laquelle je me retrouve très bien!
      Vous dites très justement qu’il n’y a pas de « problème de fond (…) à ce qu’un enfant fasse 20 minutes de youpala en courant après son père … ». Malheureusement on est loin, très loin même des 20 minutes quotidiennes en France!
      Cet article se veut formateur et informateur et je le trouve cohérent. Oui il y a un côté alarmiste (et pas culpabilisant) mais dans cette société où les parents courrent sans arrêt, où l’on verticalise à outrance nos petits sans leur laisser le temps de se découvrir (aux états-unis, on apprend, euh… on conditionne les bébés à être propre à 6 mois grâce au cliker-training!!! Véridique!!), dans cette societé donc, il faut parfois être un poil provoque (et la prose de cette psychomot est un bonbon à lire si on prend le temps) pour faire avancer les choses!

      Au plaisir de vous lire Nicolas et pardonnez ma « provoque » intentionnellement à charge contre vous n’ayant qu’une finalité: Vous faire prendre du recul quant à cet article que vous avez quelque peu démonté…à charge!

      Bien à vous et chère psychomot blogueuse, merci pour vos articles!!

      Marco

      • Cher Marco,

        Hélas (ou heureusement), les cliniciens voient la pathologie partout et oublient la banale normalité. C’est un peu ce qui différencie le psy clinicien du psy développementaliste : les cliniciens sont spécialisés dans la psychologie des personnes malades, les développementalistes dans les processus de développement psychologique qu’ils concernent les individus sains ou malades. Nous sommes rares (et précieux, n’en doutez pas ;-)), car on nous demande d’apprendre la neuropsy, la psy sociale, la différentielle, la physio, la psy cognitive, la psy du développement, la systémie, la psychopatho et la psycho clinique qui concernent l’enfant et l’adolescent, mais pas grand chose au sujet de la psychopatho de l’adulte ni des méandres de l’œuvre freudienne qui intéressent la majorité des étudiants – et des psys ayant pignon sur rue.

        D’où sans doute mon point de vue peu courant, car nous sommes formés à concevoir une catégorie limitée de situations d’après une large diversité d’éclairages (souvent discordants, d’ailleurs), là où les cliniciens sont formés à concevoir une large diversité de situations d’après un nombre réduit de cadres de référence (généralement concordants).
        Aussi, pris à témoin par une collègue et amie psychomot dans le partage impérieux de cet article, je ne peux pas vous cacher qu’il ne m’a pas été difficile de m’enflammer en lisant un argumentaire qui se veut informatif et neutre alors que sa partialité est manifeste avant la fin de la 2ème ligne.
        Cet article n’est pas informatif, et encore moins formateur. Il est truffé de biais de raisonnements, il cherche à influencer le lecteur et à lui suggérer quoi faire et penser. Il donne des avis, humeurs et interprétations, mais peu de faits significatifs. Aucun de mes étudiants ne validerait quelqu’écrit à caractère professionnelle avec ce type de procédé.

        En apportant la contradiction, je réfute les arguments biaisés, mais je ne prends pas pour autant position. Parce que je n’oserai même pas avouer à quel point un youpala peut être incapable de m’émouvoir.

        Si je peux me permettre une remarque (que je m’efforce de m’appliquer depuis les 10 années où je n’exerce plus qu’auprès de publics en difficulté), c’est de ne pas oublier que les situations que nous rencontrons dans nos métiers cliniques sont toutes des situations uniques et exceptionnelles, autrement dit qu’elles ne sont pas significatives des réalités générales. On ne voit que des situations où quelque chose s’est mal passé, et rares sont les cas où on peut dire pourquoi (d’ailleurs, le pourquoi n’est pas notre problème, laissons ça aux philosophes et aux théologiens).
        Arrêtons de flageller les parents en les accusant, fût-ce indirectement, d’utiliser des « engins de torture à destination du jeune enfant » (en espérant que les guillemets m’éviteront d’être suspecté d’interpréter un texte sucré), ce qui DE FAIT les rend responsables des avatars que l’auteur attribue à ces « engins » et à ceux qui s’en servent. La faute des parents, ça va bien : ils nous demandent d’aider leurs enfants, aussi utilisons nos talents à les aider plutôt qu’à créer des coupables.

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