Salle d’attente… Salle détente ?

salle d'attente 2

 

Qui, n’a jamais mis les pieds dans une salle d’attente ?

Nous savons tous à quoi cela ressemble : une pièce qui communique sur différents bureaux médicaux et paramédicaux, avec des chaises, voire des fauteuils… Sur ces sièges, le postérieur de tout un tas de personne se succède.

A priori, rien de très folichon me direz-vous.

Mais…

Notre salle d’attente a le mérite d’être chaleureuse…
C’est peut-être d’ailleurs de là que vient le problème…

Nous pouvons y retrouver :

Les dormeurs :
Affalés sur le fauteuil, comme vous l’aurez compris, ils dorment… Les chaussures enlevées… parfois en position fœtale…
Aucun n’a encore osé me réclamer un petit plaid en pilou mais ce jour viendra…
Et la psychomot’ rembarrera… (Non mais oh !)

Les « téléphono-dépendant » :
Par précaution, nous avons installé une petite affiche interdisant le téléphone afin de respecter le calme de la salle d’attente ainsi que les consultations en cours.
L’équipe a bêtement pensé qu’un logo de téléphone barré suffirait à étayer le message écrit qui l’accompagne.
GROSSIERE ERREUR !

C’est ainsi que :

* Nous apprenons que le patient du kiné trompe sa femme :
« Oui chérie, je t’appelle dans la voiture, ma femme rentre ce soir à 20h, mais je te rejoins pour une sex-cam dès qu’elle pioncera la grosse »…
Classe…
La grosse en question étant la coiffeuse du quartier… elle aussi patiente du kiné… et de la nutritionniste du cabinet voisin… (elle m’a dit entre deux shampoings à l’amande douce, moi la tête dans son bac, elle en train d’effectuer un massage circulaire des plus agréables sur mon cuir chevelu, vouloir retrouver la ligne et reconquérir son mari….)

*Nous assistons à un dilemme d’une importance ultime :
« pfff je sais pas quoi faire à manger ce soir… tu fais quoi toi ??…….. Ah oui, des carottes râpées c’est pas mal… J’y pense jamais… Mais je n’ai pas de carottes ! Où sinon je passe vite fait acheter des carottes ? …….. Ah oui, j’avais pas pensé à ça, je peux faire des croque-monsieur aussi… tiens tu as vu, ça y es, Harrys se met à faire du pain de mie sans huile de palme, il était temps ! »…
Hum hum… ça vous dérange si on travaille ?

*Nous sommes parfois témoins de joies de vivre intenses :
« (Longue série de fous rires bien gras ponctués de « nonnnnnn tu déconnes ») »…

Les derniers ont vu l’affiche
Ils sortent pour téléphoner. Nous ne les retrouvons pas et devons donc aller les chercher à l’extérieur du cabinet ou, le comble, leur téléphoner pour qu’ils reviennent.

Les « Tom Hanks »
Etant persuadés d’être « seuls au monde », ils sont sans doute issus du même moule que les gens qui se curent le nez dans leur voiture de fonction et dévorent leurs découvertes spéléologiques, oubliant qu’ils n’ont pas de vitres teintées. Ici, nous faisons face à une longue série de flatulences bruyantes et odorantes.
Nous avons de bonnes adresses de spécialistes si besoin…

Les crados :
Il en existe plusieurs types :
* Celui qui nous laisse des chewing gum sous la table basse.
* Celui qui nous fait le cadeau de mouchoirs souillés sur le fauteuil.
(Bah oui, le médecin étant sur place, nous sommes certainement immunisés contre toute attaque virale ?)
* Celui qui pense que les pom’potes de son fils sont biodégradables et vont disparaître toutes seules.
Pom’pote à l’envers, pom’pote sous l’eau mais surtout POM’POTE DANS LA POUBELLE !
* Celui qui doit imaginer que nous avons en réserve deux trois animaux que nous lâchons tous les soirs afin de récupérer les miettes de gâteau de son rejeton affamé.
* Celui qui pense protéger la couche d’ozone en n’utilisant aucun déodorant, laissant une délicate odeur (persistante) de transpiration acide, incommodant tous les futurs patients qui oseront entrer dans cette salle d’attente pour les prochaines heures (voire prochains jours).

Les « comme à la maison » :
Là aussi, plusieurs sortes.
Vous les retrouvez avec des dossiers étalés partout sur la table et les fauteuils, faisant leur comptabilité personnelle ou gérant des dossiers professionnels.
Certains enlèvent leur chaussures, mettent leurs pieds sur la petite table et bouquinent un magazine à scandale amené par leurs soins (on n’a pas de ces m*** chez nous… on garde ça pour la maison !!!)… Ou encore le dernier roman à l’eau de rose signé Musso.

Les « salon de thé » :
Certains patients ayant des rendez-vous réguliers se retrouvent. Certains viennent même plus tôt pour avoir un peu plus de temps pour discuter.
Je rappelle à ces personnes que différents cafés très sympathiques entourent notre cabinet…
Récemment je leur ai proposé de ramener du thé et des petits gâteaux. Leur tête suite à cette proposition me laisse penser qu’ils sont vaccinés et ne recommencerons pas…

Les « destructeurs »
Ils donnent à leur enfant de 15 mois le dernier magazine « Géo » mis à disposition afin qu’il s’amuse à déchirer les pages pour passer le temps.
Cette même personne se plaindra du peu de choix dans les revues présentes…

Les « cascadeurs »
Ceci concerne surtout les enfants (qui rappelons le, sont toujours accompagnés d’un parent et donc, officiellement, d’un adulte responsable).
Nous les retrouvons debout sur le fauteuil, s’amusant à déplacer les cadres accrochés au mur.
Nous les surprenons également debout en train de sauter d’une chaise à l’autre.
Ils peuvent aussi s’entrainer à faire des virages dérapés en trottinette autour de la table basse. (Laissant, vous vous en doutez, de magnifiques traces noires très faciles à laver…)
Tout ceci est, bien entendu, accompagné de cris de joie de l’enfant en question.
Et de cris intérieurs agacés des différents professionnels présents.

Les « intolérants acoustiques »
Vous les surprenez le nez dans le placard en train de changer de CD car ils « n’apprécient pas beaucoup » la musique de la salle d’attente. Ces mêmes personnes vous feront d’ailleurs remarquer que vous n’avez pas beaucoup de choix et auront la gentillesse de vous proposer de graver deux trois tubes sélectionnés par leurs soins.

Les « geeks »
Ils ramènent leur console portative, demandent le mot de passe wifi, et bloquent le volume au maximum. Bien entendu je parle des adultes !

Les « jardiniers »
Il nous ramènent de la terre, des feuilles, font de petits tas et essayent de faire pousser quelque chose sur le carrelage.

Les « comme sur une aire d’autoroute »
Ils nous laissent un sac plastique avec un petit cadeau : une couche souillée. Entre la plante verte et le fauteuil, c’est très sympathique !


Mais il peut y avoir des combinaisons :

Les « crados comme à la maison ».
Ils vident leur sac à main et nous laissent gentiment les « merdes » triées (à jeter) sur la table.

Les « comme à la maison salon de thé »
Ils assument et viennent VRAIMENT avec du thé dans un thermos ainsi que de petits gobelets plastiques et des cookies maison.


On trouve aussi :

Les « en territoire inconnu »
Ils ne font que traverser la salle d’attente tant ils sont systématiquement en retard à leur rendez-vous.

Les « j’ai pas de place »
Ils font garder leur enfants par des inconnus dans la salle d’attente le temps de chercher une place pour se garer.
Bien entendu, de nombreuses personnes respectent les lieux, les autres patients, et les différents professionnels qui interviennent au sein du cabinet. Je les remercie infiniment pour cela.

Et vous ? Avez-vous des anecdotes à nous raconter ?

 

 

© Journal d’une psychomot’

3 commentaires

  1. En 18 ans de pratique orthophonique libérale, j’en ai vu des choses hallucinantes…. Mes « préférées » :
    – l’épluchage du ficus (retrouvé à moitié nu le soir, par contre, cela a été fait proprement : la poubelle était pleine à ras bord de feuilles !)
    – « l’offrande » odorante déposée DEVANT (voire derrière, délicatement posée sur une feuille de papier toilette) la cuvette des toilettes et non DEDANS…
    – le petit patient atteint de gastro (mais qu’on ramène quand même, hein, il voulait tellement venir !) qui retapisse les murs, le sol et la cuvette des toilettes…
    – les angles des murs rehaussés d’un élégant trait de stylo…

  2. Et bien moi je dis, aidons les gens à devenir civiques et à se mettre à la place des thérapeutes.
    En mettant par exemple :
    – des poubelles à leur disposition s’il n’y en a pas déjà
    – un paillasson pour les jardiniers en herbe qui le deviennent parfois indépendamment de leur volonté
    – des affiches humoristiques expliquant que les murs peuvent avoir des oreilles et qu’au delà de ces murs il y a aussi des oreilles qui travaillent, elles…
    – le code wifi à disposition sur une affiche. Pourquoi pas? Car après tout travailler quand on a 3/4 d’heure devant soi pendant que son petit chérubin travaille de son côté. Ce n’est pas un crime :-)
    Le code de déontologie n’impose pas qu’on ne fasses rien dans une salle d’attente.

    Enfin bref, dans un sens comme dans l’autre (thérapeutes/ patients, accompagnants), se mettre à la place de l’autre et tenter de faciliter les choses.

    Et après, après… Évidemment on ne peut pas lutter contre une certaine forme de bêtise humaine, de menfoutisme, d’égoïsme et d’irrespect. Pour ceux la en effet, pas de remède c’est peine perdue.

  3. N’oublions pas mes préfères, les familles nombreuses avec une horde de tout petits enfants capables de produire un bruit impressionnant, de déménager la salle d’attente a une vitesse impressionnante, des Usan Bolt du bazar !!!!
    Accompagnes d’une maman souvent cernée et visiblement au bout du rouleau ….
    Les toilettes après leur passage …..vision quasi surnaturelle !!!!

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